Elle était là, elle aussi, il fut un temps ...

Aux alentours, tout était lumineux, la tapisserie avait été restaurée, les marbres également, cependant une odeur d’agrumes planait toujours dans l’atmosphère, un soupçon de safran, on en mangerait…

Rien n’était comme avant ou plutôt, rien n’était différent, mis à part les occupants de ce lieu sacré sans qui Gwenaelle n’aurait pu trouver le chemin de la sagesse et de la rédemption. Ici même où elle a connu l’amour, partagé ou non, mais l’amour tout de même. Ce grand guerrier si fragile pourtant, peu loquace souvent mais si gentil autrement. Les histoires d’amour finissent mal en général, ainsi Gwenaelle trouvait plaisir à dire que pour que cela finisse, il fallait un commencement.

Sa chambre …

Ce lieu pugnace regorgeant de toute la haine et l’amertume qu’elle ressentait envers les tueurs sans âmes de ces terres. Ce lit si souvent le témoin de ses meurtres mais aussi de ses larmes versées pour celui qu'elle aimait.
Plus personne ne se rappelle de Gwenaelle, mais elle, se souvient ...

Le vent du matin claquait contre ses puissants muscles. Torgor entraînait sa maîtrise du combat à la hache, ce qui demandait une force hors du commun. Il aimait combattre et l’animosité des champs de bataille… Il n’hésiterait désormais plus à se sacrifier pour ses nouveaux compagnons. Son expérience grandissante lui donnait confiance en lui-même, chose très courante pour les orcs, créatures fières et courageuses.

C’est alors que son odorat surdéveloppé de chasseur lui indiqua une présence nouvelle. Il se dirigea vers la cité.

Avec grande surprise, la personne en question était en réalité une femme, délicate et rêveuse. Elle contemplait les lieux, et donnait l’impression de revivre des moments passés.

Qui était-elle ? Torgor n’en avait pas la moindre idée. Il s’approcha d’un pas silencieux, ne souhaitant pas troubler sa méditation. Elle commença à marcher, ne remarquant pas le barbare. Ce dernier la suivit jusque dans une pièce, plus précisément une chambre.

La pièce paraissait inhabitée. En serait-elle la propriétaire. ?

Elle se retourna soudainement vers Torgor, sans doute alertée par le souffle rauque du guerrier.

Elle ne pu s’empêcher de s’esclaffer devant ce guerrier, pourtant si musclé, et qui malgré le nez en sang, restait de marbre devant son agresseur infortuné et maladroit…

*Tu es toujours aussi rapide et tu réagis au quart de tour, parfois un peu précipitamment, n’est-ce pas, Hadès ?*

Torgor était moins silencieux que Hadès, mais avait-il besoin de l’être, rien qu’à sa vue, nombreux seraient les guerriers qui fuiraient sans crier gare.
Gweny l’attendait pourtant, prête à bondir et a défendre chèrement sa peau.

*cela me rappelle aussi nos duels, on se marrait bien. J’avais besoin de me ressourcer, depuis que je suis en Dark alliance, je suis une nouvelle femme, plus sereine, plus mature.
Mais je n’ai jamais oublié ceux qui m’ont tout appris, vous en faisiez parti, puis, vous avez disparu, à mon grand regret car vous êtes un symbole pour tout ceux qui croisent votre chemin !*

Il n’avait pas changé, j’ai toujours éprouvé pour Hadès, une grande affection, un peu comme un frère, d’armes surement. Comme le Dieu des enfers, brulait en lui un foyer ardent, survolté, incandescent.




*Mais, présente moi à ce guerrier qui croyait me surprendre, plutôt que de rester là, à pouffer de rire face à lui, qui, je n’en doute pas, n’aurait besoin que d’une seule main pour nous broyer tous les deux, si toutefois il parvenait à nous attraper …*

Elle riait aux éclats à présent, chose qu’elle n’avait pas faite depuis maintenant très longtemps. Retrouver son ami, ses origines lui donnaient la force d’un titan et la joie d’une journée sans tourments ni tempête.